lundi 20 octobre 2008

Molière revisité : "Les femmes savantes"


Alors qu'Henriette envisage d'épouser Clitandre, Philaminte, sa mère, s'oppose à cette union, préférant la marier à un bel esprit fat et calculateur : Trissotin.
Tous, petits et grands, adoreront ces personnages, hauts en couleur, cette vitalité, ces mots venus d'ailleurs et ce questionnement autour des mots « sales » ou pas… C'est une langue magnifique que Molière nous invite à écouter et cette pièce, truffée de vers célèbres, est un florilège de drôleries, d'impertinence et de scènes comiques… que le temps n'a en rien altérées !
Théâtre de Molière
Par la Compagnie des Lumières
Mise en scène : Véronique Costa
Vendredi 7 novembre 2008 à 20h30
Espaces V Roger Lefort



Molière remonte sur scène à Villepinte
Le 7 novembre, Villepinte accueillait "Les Femmes Savantes", une pièce de Molière, un des plus grands auteurs de théâtre français. Deux heures de divertissement qui permettront de découvrir ou redécouvrir un texte classique aux multiples richesses. Villepinte Citoyenne a rencontré le metteur en scène de la pièce, Véronique Costa.

C’est à vous, metteur en scène, la femme de l’ombre que revient la responsabilité de présenter votre compagnie de théâtre.

Comédienne depuis vingt ans, j'ai eu envie de passer à la mise en scène. J’ai créé il y a cinq ans la Compagnie des Lumières avec laquelle j’anime également des ateliers pour les amateurs. Les femmes savantes est ma troisième mise en scène. Cette pièce me touche beaucoup car elle est très drôle et n’a pas été souvent montée. Nous l’avons joué à Clichy ainsi qu’à Chantilly et elle a reçu à chaque fois un accueil très favorable. J’espère rencontrer le même succès à Villepinte.

S’attaquer à une pièce de Molière comme les Femmes Savantes est-ce un défi ?
La pièce des Femmes savantes est très moderne : Molière a mis en scène, à travers un couple, deux philosophies de vie qui s’opposent : le versant matérialiste et le domaine de l’esprit, porté par les femmes. La pièce aborde des thématiques très contemporaines, comme le mariage, l’importance du langage ou le rôle des femmes, thématiques que j’ai mis en valeur en m’appuyant sur le comique et le suspense. Qui Henriette va-t-elle épouser ? Le beau Clitandre qu’elle aime ou le pédant Trissotin, imposé par sa mère Philaminte ? Jusqu’à la dernière scène, le spectateur est tenu en haleine.

Quels sont vos partis pris de mise en scène ?
La mise en scène est très épurée. Les décors sont volontairement simplifiés et les costumes sobres. J’ai beaucoup travaillé sur les enchaînements et sur le rythme : les scènes et les cinq actes défilent, sans que l’on ne voit le temps passer. Toute la pièce est portée par le jeu des comédiens. Ils sont dix, cinq hommes et cinq femmes à livrer une interprétation de très grande qualité. Ils donnent vie à des personnages attachants, hauts en couleur qui sont surtout très drôles.

Comment parvenez-vous à rendre facile d’accès le texte de la pièce, composé d’alexandrins ?
Les alexandrins sont généralement dévolus à la tragédie classique mais Molière les utilise dans certaines de ses comédies. J’ai tenu à respecter à la lettre le rythme des douze syllabes. Pour y parvenir sans dévoyer le texte, les comédiens ne disent pas les vers, ils les vivent. Au bout de quelques scènes, l’oreille des spectateurs s’accoutume à l’alexandrin et se laisse porter par la beauté de la langue de Molière. De surcroît, la pièce regorge de formules célèbres : « qui veut noyer son chien l'accuse de la rage », « Un sot savant est sot plus qu'un sot ignorant ».

Est-ce que cela a une signification pour vous de présenter votre pièce à Villepinte, dans une ville de la Seine-Saint-Denis ?
J’ai toujours eu l’ambition de faire du théâtre accessible à tous, qui ne soit ni élitiste, ni populiste. Les femmes savantes sont une pièce qui peut toucher toutes les générations et tous les publics. Lorsque la pièce a été jouée à Clichy, les adolescents l’ont tout particulièrement apprécié. En ayant travaillé avec des collégiens et lycéens au sein d’ateliers théâtre, j’ai appris à connaître leurs goûts et à cerner leurs attente. J’ai tout simplement injecté dans la pièce des Femmes Savantes quelques ingrédients qui marchent à coup sûr : le rythme, l’expression des sentiments, les coups de théâtre. Pour laisser le suspense intact, je n’en dirais pas plus, mais sachez que la pièce se conclue par une surprise.

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